Collection Jeune – Vieux. La Pocharde (1/1)

Il y a cinq ans qu’il m’a quitté pour une petite pétasse à qui il donnait des cours dans une fac parisienne.
Cinq ans où je suis devenue par paliers la femme de quarante ans que je suis aujourd’hui.
Excusé si j’écris lentement, mais mon cerveau a du mal à commander à mes deux doigts qui me servent à taper sur mon clavier, il faut dire qu’il est 11 heures et que j’ai déjà descendu une demi-bouteille de whisky.
J’ai des moyens, outre la pension que le juge des divorces m’a attribuée, Serge ayant reconnu avoir tort et la fortune personnelle que mes parents m’ont laissée, au fil du temps, je me fais livrer des provisions par la petite épicerie près de chez moi, deux fois par semaine.
Bientôt trois ans que je vis recluse en nuisette plus ou moins propre, sans jamais voire la lumière du jour, car mes volets sont fermés à cause d’un voisin en face de la rue qui me mattait.
C’est certainement une excuse, je ne veux surtout pas que les gens sachent que je suis devenue une ivrogne, saoule du matin au soir.
Le seul lien entre moi et le monde, c’est mon portable que je paye régulièrement et qui me relie à Amed le fils de l’épicier qui me monte ma commande.
Ne vous méprenez pas, quand je commande, Mohamed le père me donne le montant de mon addition et je laisse devant la porte de mon appartement une boîte en fer dans laquelle, je mets le chèque.
Amed sonne, laisse le carton avec ma commande devant ma porte, récupère le chèque avant de redescendre, quand j’entends l’ascenseur s’arrêter au bas, j’ouvre ma porte et je tire mes commissions dans ma cuisine hors d’état de le porter.
Aujourd’hui c’est mercredi, j’ai passé commande, Ahmed sera là dans vingt minutes avec mes quatre bouteilles de whisky et les six litres de bourgogne, seul vin que je bois en mangeant, je prépare le chèque avec du mal pour écrire, pire qu’avec mon ordinateur, je dois manquer d’alcool pour arrêter mes tremblements.
Je finis par y arriver, je loupe deux chèques, il va falloir que je demande à la poste de m’en faire porter, dur moment, car je dois recevoir le facteur à ma porte pour signer le recommandé, mais à ce jour, j’y suis arrivé, il y a quelques mois, j’espère qu’il en sera de même, car mes tremblements sont de plus en plus prononcés.



• Madame, réveillez-vous, vous êtes certainement tombée en mettant la boîte avec le chèque devant votre porte et votre tête à porter sur le coin de la cage d’ascenseur.
Vous vous êtes entaillé le front, je vais appeler les pompiers.
• Surtout n’en faîte rien, aidez-moi à me relever, je vais aller m’allonger, cela va s’arranger.
• Et aller boire un verre du whisky que je vous livre en grande quantité deux fois par semaine.
• Je ne bois pas beaucoup, quatre verres depuis ce matin.
• J’espère que vous rigoler, je vois bien que vous êtes saoule.
• Viens boire un verre avec moi, tu seras le premier garçon qui franchit ma porte depuis la trahison de mon salop de mari.
• À cause d’un mec, vous vous pourrissez la vie, pourtant vous deviez être une jolie femme, j’ai tout ce qu’il faut devant moi pour être certain de ce que je dis.

Dans le brouillard permanent qui règle ma vie dès le moment où j’ouvre un œil dans la journée, je prends conscience qu’il voit un de mes seins sorti de ma nuisette et ma chatte non entretenue depuis que je vis en autarcie.
À moitié en autarcie, car les bouteilles que me monte Ahmed me tiennent compagnie.
Amed m’aide à me relever et me fait entrer dans mon appartement, une fraction de seconde, sa main est sur l’un de mes seins, il l’ôte rapidement, mais j’ai eu une fraction de seconde l’impression que je suis une femme et non une poivrote.
Il me conduit dans ma chambre et il m’allonge sur mon lit, mince depuis combien de temps n’ai-je pas changé mes draps, j’ai honte, mais je sombre dans un trou sans fond.
Que m’arrive-t-il, je sens mon corps entrer dans de l’eau, j’ouvre un œil, Ahmed m’a porté dans ma baignoire qu’il a dû préalablement remplir, depuis combien de temps là encore n’ai-je pas pris de bain.
Je me lave chaque jour, mais avec une patte mouille, je serai certainement de mauvaise foi pour dire que mon hygiène est irréprochable.
L’eau que c’est bon, mais que ma bouche est sèche.


• Va dans la cuisine me chercher un verre de mon breuvage favori.

Il part et revient rapidement.

• Pouah !
C’est dégueulasse, de l’eau, je voulais un whisky.
• Excusez, je ne bois pas d’alcool, l’eau est mon seul breuvage, il serait temps que vous en fassiez autant, regardez la femme que vous êtes devenue à cause de l’alcool.
• Qui es-tu pour me faire la morale jeune homme, qu’as-tu vécu pour te permettre de me critiquer, que connais-tu de ma vie ?
• J’en sais ce que j’ai appris, je me suis étonné de livrer un colis, surtout d’alcool devant un appartement sans jamais vous voir, j’ai appris qu’au fil du temps vous vous êtes retirée du monde après la trahison de votre mari.
C’est bête de gâcher votre vie, je vais vous aider.

Je bois le verre d’eau, il y a longtemps que j’ai perdu le goût de ce breuvage.
Qui est ce beau garçon qui prétend prendre soin de moi, de quoi se mêle-t-il, si je veux me détruire, bien que, lorsqu’il passe sa main avec ma pattemouille qu’il a dû trouver sur le lavabo, sur mon dos et mes seins, mon corps reprend vie, malgré l’alcool qui l'imbibe.
Il est respectueux de mon intimité même si c’est là qu’il devrait insister, car dans mon état, je dois me laisser aller, d'autant plus que l’on voit mes poils de chatte.
Il quitte la salle de bains, je l’entends tourner dans ma chambre, mince que fait-il, il doit être étranger, cherche-t-il quelque chose à me voler pour dealer, c’est bien connu, la peau sombre malgré ses yeux bleus, j’ai devant moi l’un des garçons dont ils parlent les rares fois où je regarde les informations à la télé.
Les rares fois où j’arrive à avoir assez d’attention pour les suivrent, souvent en sirotant un verre de vin de bourgogne.

• J’ai changé vos draps et les aie mis dans votre machine à laver, je vais être obligé de retourner à la boutique de mon père pour remonter de la lessive et autres produits d’entretien.

Rester à barboter, si vous sortez de l’eau, vous aurez affaire à moi quand je vais remonter.

Quand je l’entends partir, est-ce l’eau qui me rassure jusqu’à son retour, je l’entends tourner dans l’appartement quelques minutes avant de me rejoindre.

Il revient dans ma salle de bains, m’aide à me sortir de l’eau, je devrais avoir de la pudeur d’être nue devant ce garçon qui doit avoir vingt ans de moins que moi, mais l’eau m’a anesthésié.
Il m’essuie, est-ce la chaleur ou la vapeur qui me coupe les jambes, je suis contente de me sentir dans ses bras pour qu’il me conduise jusqu’à mon lit.
Des draps propres, depuis combien de temps n’ai-je pas senti la présence de draps propre sur mon corps, j’ai envie de m’étirer comme une chatte, mais Amed me parle.

• Madame, je dois vous quitter, reposez-vous, j’ai pris les deux trousseaux de clefs au tableau et le jeu sur la porte, je reviendrais ce soir pour vous faire à manger.

La porte du palier claque, le démon de l’alcool me tiraille le ventre, je me lève et je vais dans ma cuisine, sur l’évier six cadavres de bouteilles de whisky et huit de bouteilles de bourgogne, petit salop, il a tout vidé sur l’évier.
Coup de chance, il n’a pas rincé l’évier, suis-je devenu un animal pour dans un moment de lucidité, m’apercevoir que je suis en train de le lécher, trouvant sous mes papilles le goût mélangé du whisky et du Bourgogne.
Je n’en ai pas assez, je vais à la porte prête à sortir nue jusqu’à l’épicerie du garçon pour acheter de quoi reprendre forme humaine, persuadée que l’alcool que je boirais calmera les tiraillements dans mon ventre.
Une idée dans ma panique, je vais téléphoner au père d’Amed pour qu’il récupère mes clefs auprès de son fils et surtout qu’il me monte une bouteille, quel fumier, il a pensé à tous pour m’empêcher de m’abandonner à ma passion pour les spiritueux, il a coupé les fils de mon téléphone m’isolant entièrement du monde.
La fenêtre, voilà une idée et crier au secours, j’ouvre un volet, le mateur est là, on dirait qu’Amed et lui sont de convivance.

Me suicider, voilà ce qu’il me reste à faire, mieux, il a dit qu’il allait revenir, je retourne dans la cuisine prendre un couteau, je vais l’attendre assise derrière ma porte d’entrée et dès qu’il entrera, je le planterais afin de pouvoir m’enfuir.

• Madame, réveillez-vous, que vouliez-vous faire avec ce couteau à découper la viande, me planter, car je vous empêche de boire ?

Je suis folle, il récupère mon arme et va-la replacer dans ma cuisine, avant de revenir de me prendre dans ses bras, je suis en pleurs plus de rage de m’être endormie que de l’avoir loupé.

• Asseyez-vous dans votre lit, mais avant couvrez-vous, maman vous a fait des pois chiches, vous verrez, elle fait les meilleurs du monde.

J’ai horreur de ces légumineux, mais il me force presque à en manger deux cuillères.
Pendant trois jours, il vient matin, midi et soir, chaque fois, le manque d’alcool est de plus en plus difficile à supporter, jusqu’à ce soir où il arrive.

• Amed descend chez ton père me rapporter du whisky, regarde, j’écarte mes cuisses pour que tu me baises.

Je lui prends la main et je la pose sur ma chatte poilue comme je l’ai dit.

• Caresse-moi, mets tes doigts, il y a presque cinq ans qu’aucune queue ne m’a baisé, je serais ta chienne, c’est ce que tu cherches, dis-moi.
• Calmez-vous madame, je ne vous baiserais certainement pas tant que vous serez sous l’emprise de l’alcool que vous avez ingurgité depuis que vous vous êtes retrouvée seule.

Il quitte ma chambre et j’entends la clef tourner dans la serrure, j’ai un profond respect pour ce garçon, qu’est-ce qu’il a à gagner à s’occuper de moi, le lendemain, je suis encore plus accro.
Je le reçois dans ma chambre, les cuisses écartées, trois doigts de ma main dans ma chatte à me masturber.

• Tu descends chercher à boire et tu pourras remonter avec tous tes copains, ils me baiseront et je serais ta pute, dépêche-toi puceau, regarde comme je suis en manque.

Cela fait trois semaines que je suis sobre, j’ai arrêté mes provocations, la douleur dans mon ventre apparaît de moins en moins, je mange régulièrement les petits plats qu’il m’apporte toujours mitonner par sa maman.

• Madame, s’il vous plaît, permettez que je vous appelle Amandine, mon père m’a dit que c’était votre prénom.
• Oui, Amed, j’espère que tu es satisfaite de moi, grâce à toi, je suis sobre.
• C’est vrai, pour vous récompenser, je vous emmène vous promener, attendez, je vais vous préparer les affaires que je vous ai achetées.

Il a bon goût, depuis combien de mois n’ai-je pas mis de petite culotte et surtout mon tailleur, il m’a acheté toutes ses affaires comme s’il voulait que je trouve une nouvelle peau.

• Je vous offre un café.
• Volontiers.

Nous sommes à la terrasse d’un bar où je vois sur l’étagère, de la vodka, du Martini, du whisky bien sûr et autres alcools durs.

• En veux-tu, je vois que tu regardes l’étagère.
• Non, merci, grâce à toi je suis sûr de ne jamais retoucher un verre d’alcool, ou m’emmènes-tu ?
• Viens, nous sommes arrivés, tu as rendez-vous dans cet institut de beauté où tu vas être remise en forme pour que je retrouve la jolie femme que j’aurais bien voulu connaître avant que l’alcool ne te soumette à sa triste réalité.

Je passe dans les mains de plusieurs jeunes femmes, il a tout prévu jusqu’à mon tablier qui est rafraîchi et taillé en triangle, mes cheveux, mes ongles, tout est remis à neuf.
Au lieu de rentrer chez moi, non chez nous, nous passons devant un hôtel où je prends une chambre, dès la porte fermée, il me prend dans ses bras, je vais vous laisser, j’ai sa queue dans ma main et moi qui n’ait jamais sucé mon mari, je m’apprête à le faire avec celle d’Amed.
Ma chatte dégouline, je sais qu’il va me prendre et je vous assure qu’il aura dans ses bras, aussi bien une salope, une pute où une chienne au choix qu’il a refusé que je sois quand j’étais une pocharde.
Je baise dans ce lit ayant déjà dans ma tête de déménager pour tourner la boucle que j’avais ouverte dans mon délire suite à la trahison de mon ex.
Si mon ex vit avec son élève ayant vingt ans de moins, je suis folle au moment où je retrouve la jouissance de mon vagin, j’ai conscience qu’Amed a le même âge, mais je m’en contrefiche.
Grâce à lui, j’ai retrouvé ma dignité.

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